Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le marché du veau de boucherie était assaini en fin d’année 2019 grâce au repli de la production qui s’est confirmé au 2nd semestre. Pour 2020 les opérateurs craignent un nouvel excédent d’offre et la hausse des coûts de production.

Des abattages en net retrait au 2nd semestre

Les effectifs de veaux gras abattus en France (corrigés des variations journalières) ont reculé de 2,5% /2018 sur juillet-novembre 2019, mais la production abattue a moins baissé (-1,5% /2018) sous l’effet de veaux plus lourds. On note une situation similaire aux Pays-Bas où les abattages ont chuté de 5% /2018 sur juillet-octobre.

Cette baisse de l’offre en France et en Europe intervient après 6 mois extrêmement difficiles pour le secteur du veau. L’effondrement des cotations entre mars et septembre 2019 a poussé les intégrateurs à limiter la production en cette fin d’année pour désengorger le marché. Cette stratégie a permis un redressement rapide des cours : en semaine 52 la cotation française du veau O rosé clair élevé en atelier est remonté à  5,89 €/kg, soit +3% /2018 et +1,08 €/kg par rapport à la semaine 34. Aux Pays-Bas la cotation officielle du veau de boucherie pie-noir, qui s’est appréciée de +1 €/kg en 4 mois, est remontée à 5,05 €/kg en semaine 50 soit +4% /2018.

Vers un nouvel encombrement du marché début 2020 ?

L’embellie des cours et le prix toujours très bas des veaux nourrissons devraient avoir encouragé les mises en place au 4ème trimestre. Ceci entrainerait une production en hausse au 2nd trimestre 2020 que le marché pourrait peiner à absorber, notamment en cas de forte chaleur. Néanmoins les opérateurs français annoncent une offre en légère baisse pour 2020. Par ailleurs, aux Pays-Bas la production devrait selon les observateurs être également en léger repli par rapport au très haut niveau du 1er semestre 2019 (+4,5% /2018, +9% /2017). Ainsi, sauf décrochage marqué de la consommation, le secteur du veau devrait éviter une nouvelle crise du type de celle connue en 2019.

Les matières premières laitières à la hausse en 2020

L’autre source d’inquiétude pour le secteur du veau en 2020 est le coût des matières premières. L’IPAMPA aliment d’allaitement pour veaux a progressé de 11 points entre janvier et novembre 2019 à 108 points. Il devrait continuer à progresser en 2020 dans le sillage des marchés laitiers (voir marchés des produits laitiers). Les cours de la poudre de lait écrémé devraient continuer de s’apprécier. Le marché du lactosérum est plus incertain, la crise de la fièvre porcine africaine a fortement affecté la demande pour l’alimentation animale en Chine, mais les débouchés pour l’alimentation humaine restent dynamiques en particulier les fabrications de poudre de lait infantile.

Enfin l’IPAMPA autres aliments pour veaux avant sevrage, en repli depuis janvier 2019, pourrait aussi repartir à la hausse. Un retournement du marché mondial des grains semble se profiler (voir focus marchés des grains). A court terme la reprise de la demande mondiale rencontre des volumes exportables en baisse, et à moyen terme le climat très pluvieux de la fin 2019 pourrait affecter la production de blé en Europe.